Au moment où toute la classe politique affute ses armes dans la perspective du combat présidentiel, on ne peut qu'être surpris par l'indigence des projets. Et surtout, une fois de plus, nous assistons impuissants à ces grands shows médiatiques, des responsables politiques, toujours les mêmes, qui disent toujours les mêmes évidences :" il faut plus de justice sociale", il n'y a qu'à ci, il faut ça... des généralités la plupart du temps ou des réactions à chaud sur des événements pour plaire aux journalistes qui n'ont aucune question à poser. Bref, je ne compreds pas de quoi me parlent les hommes politiques à la télé.
Une modeste expérience de conseiller municipal m'a permis de constater que les hommes politiques étaient la plupart du temps ignorants des réalités. Ce n'est pas une critique, nous sommes tous à un moment donné incompétents. Le tout est de travailler pour acquérir des compétences. Deuxième point, j'ai la conviction qu'il ne faut pas beaucoup de réformes pour changer complètement le pays. Il suffit de se pencher sur quelques vrais dossiers. Donc voici les dix réformes économiques sur lesquels à mon sens il faut réellement changer pour faire chuter le niveau de chômage et aboutir au plein emploi que les responsables politiques affichent comme objectif, à droite et à gauche.
1 - Supprimer tous les cumuls de mandats.
J'ai vu à une échelon modeste de conseiller municipal à quel point les professionnels de la politique que je cotoyais se montraient âpre à défendre leur place et à améliorer peu à peu leurs fins de mois. Au début évidemment un nouvel élu croit à ce qu'il dit. mais très rapidement vient le temps où il commence à profiter de sa situation. Je pense par exemple - ce n'est qu'un exemple - à Dominique Voynet, sénatrice et maire de Montreuil. Récemment on me signalait l'avoir vue régler sa note d'hôtel dans le plus beau palace de Marakech où se déroulait un quelconque colloque. Tant mieux si des gens peuvent fréquenter les palaces. J'espère simplement qu'elle payait de sa poche. Mais on commence à entrevoir le décalage entre la militante écologiste des débuts et la sénatrice confortablement installée sous les ors du palais du Luxembourg. Impossible qu'un élu de son niveau puisse éluder la question de son mode de vie. Forcément à un moment de son parcours politique, cette question surgit : est ce que cela va durer ? la politique, c'est aussi le luxe, et le luxe est bien agréable.
Une maladie française fait que 90% de nos députés ont au moins un deuxième job. Contrairement à ce que prétendent les hommes politiques, ce n'est pas pour "rester au contact du terrain" mais bel et bien pour arrondir les fins de mois. Car à un moment donné, il n'y en a jamais assez et il y a la crainte que tout cela se termine...donc les élus cherchent à prendre leurs précautions : si je perds le poste de député, je garde celui de vice président du conseil général, etc... Dans le cas de Dominique Voynet , elle est aussi maire de Montreuil : mais comment peut-elle faire pour à la fois passer des journées à travailler par exemple sur les problèmes de sécurité dans sa ville, intervenir "sur le terrain", et en même temps faire partie des 348 sénateurs qui réfléchissent à modifier les lois pour 66 millions de Français. Quelle considération a-t-elle réellement pour son travail législatif ?
Le problème supplémentaire, c'est que les élus passent énormément de temps en représentation - en touchant au passage souvent des primes de participation à des manifestation et pas seulement des remboursement de frais - et qu'il en reste relativement peu pour se former, approfondir des sujets et réfléchir. La représentation, ce n'est pourtant pas ce qu'on leur demande : nous avons besoin de lois, pas de députés qui posent des gerbes devant les monuments aux morts.
Une élection législative coûte 80 millions d'euros. Les élus sont d'origine très diverses : pharmaciens, médecins, agriculteurs, employés, enseignants trop souvent, avocats, donc a priori les nouveaux élus sont tous incompétents sur la plupart des sujets et devraient avoir l'obligation de passer la plupart de leurs journées dans les bibliothèques universitaires pour se former.
Malheureusement, ils ne font rien de tout cela, ce qui aboutit au résultat consternant que nous avons toujours des comportements idélologiques, des élus parlent d'une voix unique, celle de leur parti.
La situation de la France de ce point de vue fait exception dans le monde : aucun sénateur américain n'exerce en même temps un autre métier. Il se consacre à temps plein à son activité de législateur, et c'est bien le minimum qu'on puisse exiger de lui.
La conséquence du cumul des mandats est toute simple : les lois françaises ne sont pas étudiées sérieusement et les réformes prennent des décennies à voir le jour. Et si une loi va dans le mauvais sens, il ne faut pas espérer voir les députés rectifier le tir avant au moins une génération.
Le chômage en France n'est pas une fatalité. Il y a des réformes qui peuvent modifier la donne. Mais la première chose à faire, est d'abord de travailler sur le sujet. Ce que ne font pas nos députés dilettantes.